Bruno, on vous imagine heureux de retrouver vos filles ?
J'étais aussi content de retrouver ma famille...Mais le temps passe très vite, j'ai l'impression que la Coupe du monde était hier.
J'étais aussi content de retrouver ma famille...Mais le temps passe très vite, j'ai l'impression que la Coupe du monde était hier.
« Quand les gens m'arrêtent pour me dire : « Vous me donnez du bonheur », c'est mieux que de se faire insulter. »
(photo : Eric Baledent)
Cette quatrième place a-t-elle modifié quelque chose dans la vie de l'équipe de France ?
On a mesuré ce qui s'était passé en arrivant en France. C'est agréable, c'est bien. Il y a plein de gens qui bossent depuis 20 ans pour que le foot féminin soit reconnu et ça arrive maintenant, c'était le moment, c'est tout. C'est bien, c'est agréable.
Ça vous change ?
Oui mais notre histoire tient en trois mots magiques : Coupe du monde. Si on fait la même chose en championnat d'Europe, ce n'est pas pareil.
Et dans la vie de Bruno Bini, certaines choses ont-elles changé ?
Je suis le même au quotidien, c'est le regard des autres qui a peut-être changé. On vous reconnaît un peu dans la rue, on vous remercie mais c'est agréable et bon enfant. Quand les gens m'arrêtent pour me dire : « Vous me donnez du bonheur », c'est mieux que de se faire insulter. Je suis content mais je prends de la distance par rapport à ça parce que je sais que c'est éphémère. Il suffit de faire deux mauvais résultats, d'avoir deux mauvais papiers dans la presse et puis voilà. Mais ce qu'on a fait avec le cœur personne ne pourra le défaire avec la bouche...
Avez-vous été surpris par l'engouement que le foot féminin a suscité en France ?
Tout a été réuni pour qu'il y ait un gros truc. A ce moment là, il n'y avait pas de L1, pas de Champion's League ni de compétitions internationales au niveau masculin. Le deuxième truc, c'est qu'on a fait beaucoup de jeu, les gens ont adoré la manière dont on a joué. Ils ont aussi vu un groupe souriant, ouvert aux gens dans les interviews, qui ne ménageait pas sa peine, qui mouillait le maillot de l'équipe de France et qui ne lâchait rien sur le terrain. Les gens se sont un peu identifiés en se disant : « Tiens, ça peut-être mon voisin, ma voisine car ce ne sont pas des gens inaccessibles. » Et puis il y a la dramaturgie de France – Angleterre. Si tu gagnes 2-0 comme tu dois le faire, cela a quatre fois moins d'impact que d'égaliser à la dernière minute sur un poteau rentrant et de gagner aux tirs aux buts en ayant raté le premier. Il y a eu un truc, un beau film d'Hitchcok... Et ça a participé au truc. Les médias ont suivi massivement, ça a fait une espèce de plat bien mijoté que les gens se sont régalés à manger.
On a mesuré ce qui s'était passé en arrivant en France. C'est agréable, c'est bien. Il y a plein de gens qui bossent depuis 20 ans pour que le foot féminin soit reconnu et ça arrive maintenant, c'était le moment, c'est tout. C'est bien, c'est agréable.
Ça vous change ?
Oui mais notre histoire tient en trois mots magiques : Coupe du monde. Si on fait la même chose en championnat d'Europe, ce n'est pas pareil.
Et dans la vie de Bruno Bini, certaines choses ont-elles changé ?
Je suis le même au quotidien, c'est le regard des autres qui a peut-être changé. On vous reconnaît un peu dans la rue, on vous remercie mais c'est agréable et bon enfant. Quand les gens m'arrêtent pour me dire : « Vous me donnez du bonheur », c'est mieux que de se faire insulter. Je suis content mais je prends de la distance par rapport à ça parce que je sais que c'est éphémère. Il suffit de faire deux mauvais résultats, d'avoir deux mauvais papiers dans la presse et puis voilà. Mais ce qu'on a fait avec le cœur personne ne pourra le défaire avec la bouche...
Avez-vous été surpris par l'engouement que le foot féminin a suscité en France ?
Tout a été réuni pour qu'il y ait un gros truc. A ce moment là, il n'y avait pas de L1, pas de Champion's League ni de compétitions internationales au niveau masculin. Le deuxième truc, c'est qu'on a fait beaucoup de jeu, les gens ont adoré la manière dont on a joué. Ils ont aussi vu un groupe souriant, ouvert aux gens dans les interviews, qui ne ménageait pas sa peine, qui mouillait le maillot de l'équipe de France et qui ne lâchait rien sur le terrain. Les gens se sont un peu identifiés en se disant : « Tiens, ça peut-être mon voisin, ma voisine car ce ne sont pas des gens inaccessibles. » Et puis il y a la dramaturgie de France – Angleterre. Si tu gagnes 2-0 comme tu dois le faire, cela a quatre fois moins d'impact que d'égaliser à la dernière minute sur un poteau rentrant et de gagner aux tirs aux buts en ayant raté le premier. Il y a eu un truc, un beau film d'Hitchcok... Et ça a participé au truc. Les médias ont suivi massivement, ça a fait une espèce de plat bien mijoté que les gens se sont régalés à manger.
« Rester fidèle à ce que l'on a fait »
Et maintenant ?
On n'a qu'un objectif rester fidèle à ce que l'on a fait. Il faut améliorer ce que l'on peut mais aussi garder ce qui a marché comme tout ce qui est cimenté par le projet de vie. Même si encore une fois, je vais faire sourire mais je m'en fous (sic).
Vous y tenez à ce projet de vie.
Toujours. Il y aura des filles qui viendront en équipe de France que si elles s'approprient le projet de vie. C'est ce qui a fait notre force.
L'équipe de France se prépare donc à deux nouvelles aventures : les J.O en 2012 et l'Euro juste après
La nouvelle aventure, c'est la Pologne mercredi et les qualifications pour les championnats d'Europe. Les J.O c'est au mois de juillet 2012. Et en juillet, on aura déjà fait six matches sur huit qualificatifs pour l'Euro. Donc la priorité, c'est la Pologne qui va nous servir à préparer les éliminatoires pour les championnats d'Europe. Il ne faut pas se tromper d'objectif.
La forme des joueuses sera loin d'être optimale pour ce match, c'est un problème ?
C'est compliqué pour tout le monde mais je ne peux avoir les filles que pendant les dates FIFA et il fallait absolument faire un match avant de disputer les deux premières rencontres de qualifications parce que les retrouvailles allaient être remplies d'émotions. Il valait mieux faire ça sur un match de préparation plutôt que sur un mach de qualification.
On n'a qu'un objectif rester fidèle à ce que l'on a fait. Il faut améliorer ce que l'on peut mais aussi garder ce qui a marché comme tout ce qui est cimenté par le projet de vie. Même si encore une fois, je vais faire sourire mais je m'en fous (sic).
Vous y tenez à ce projet de vie.
Toujours. Il y aura des filles qui viendront en équipe de France que si elles s'approprient le projet de vie. C'est ce qui a fait notre force.
L'équipe de France se prépare donc à deux nouvelles aventures : les J.O en 2012 et l'Euro juste après
La nouvelle aventure, c'est la Pologne mercredi et les qualifications pour les championnats d'Europe. Les J.O c'est au mois de juillet 2012. Et en juillet, on aura déjà fait six matches sur huit qualificatifs pour l'Euro. Donc la priorité, c'est la Pologne qui va nous servir à préparer les éliminatoires pour les championnats d'Europe. Il ne faut pas se tromper d'objectif.
La forme des joueuses sera loin d'être optimale pour ce match, c'est un problème ?
C'est compliqué pour tout le monde mais je ne peux avoir les filles que pendant les dates FIFA et il fallait absolument faire un match avant de disputer les deux premières rencontres de qualifications parce que les retrouvailles allaient être remplies d'émotions. Il valait mieux faire ça sur un match de préparation plutôt que sur un mach de qualification.
« Il va y avoir beaucoup de monde. Ça va être chouette. Ce n'est que du bonheur ! »
Ce sera la fête à Bollaert ?
J'estime qu'un match de foot, c'est toujours la fête mais jouer à Bollaert c'est encore autre chose. C'est un public fantastique, chaleureux, qui connaît bien le foot, qui supporte son équipe. Il va y avoir beaucoup de monde. Ça va être chouette. Ce n'est que du bonheur !
Les filles vont jouer dans un stade de plus de 40.000 places, ça aussi ça faisait longtemps (depuis le France - Islande au stade Gerland en octobre 2009).
Au départ, on devait aller jouer en Pologne mais lorsqu'on a discuté avec le président il mesurait l'impact en France, pas nous. Comme le premier match devait être à Troyes au mois d'octobre, il trouvait que ça faisait trop loin pour aller à la rencontre du public et il m'avait demandé si j'accepterais de jouer en France. Je préfère jouer en France car il n'y a pas la fatigue du voyage. Le président a pris le dossier en main, il s'est débrouillé, il a téléphoné à Gervais Martel (le président du RC Lens) pour qu'on joue à Lens. Là-bas, c'est un public fantastique, les gens du Nord adorent le foot et puis Bollaert, c'est Bollaert...
Recueillis par Thibault Simonnet pour footofeminin.fr
J'estime qu'un match de foot, c'est toujours la fête mais jouer à Bollaert c'est encore autre chose. C'est un public fantastique, chaleureux, qui connaît bien le foot, qui supporte son équipe. Il va y avoir beaucoup de monde. Ça va être chouette. Ce n'est que du bonheur !
Les filles vont jouer dans un stade de plus de 40.000 places, ça aussi ça faisait longtemps (depuis le France - Islande au stade Gerland en octobre 2009).
Au départ, on devait aller jouer en Pologne mais lorsqu'on a discuté avec le président il mesurait l'impact en France, pas nous. Comme le premier match devait être à Troyes au mois d'octobre, il trouvait que ça faisait trop loin pour aller à la rencontre du public et il m'avait demandé si j'accepterais de jouer en France. Je préfère jouer en France car il n'y a pas la fatigue du voyage. Le président a pris le dossier en main, il s'est débrouillé, il a téléphoné à Gervais Martel (le président du RC Lens) pour qu'on joue à Lens. Là-bas, c'est un public fantastique, les gens du Nord adorent le foot et puis Bollaert, c'est Bollaert...
Recueillis par Thibault Simonnet pour footofeminin.fr